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LES CARILLONS.

santes, ce malheureux s’arrêta, tourna la tête, et reconnaissant Toby immobile et debout, il parut indécis, ne sachant s’il devait continuer sa marche ou revenir sur ses pas ; il prit enfin ce dernier parti, et Toby fit la moitié du chemin de son côté.

« Vous pourrez peut-être, dit cet homme avec un sourire triste ; si vous le pouvez, vous le ferez, j’en suis sûr, et j’aime mieux le demander à vous qu’à d’autres. Vous pourrez peut-être m’indiquer où demeure l’alderman Cute.

— Ici tout proche, répondit Toby ; je vous montrerai la maison avec plaisir.

— Je devais aller le trouver demain dans un autre endroit, dit l’homme en suivant Toby ; mais je n’aime pas à me sentir en suspicion, j’ai besoin de me faire connaître et d’aller librement chercher mon pain je ne sais où… peut-être bien qu’il me pardonnera d’aller ce soir chez lui.

— Serait-il possible, s’écria Toby en tressaillant, que vous vous nommiez Fern ?

— Eh ! s’écria l’autre tout étonné.

— Fern, Will Fern ? dit Trotty.

— C’est mon nom.

— En ce cas, s’écria Toby en le saisissant par le bras et regardant autour de lui d’un air inquiet, pour l’amour du ciel ! n’allez pas chez lui, n’y allez pas, il vous supprimera, aussi vrai que vous êtes Will Fern.