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LES CARILLONS.

bituel, vous savez que je suis un homme tout rond et un homme pratique, que j’agis en homme tout rond et en homme pratique. C’est ma manière. Il n’y a rien de plus simple et de plus facile que d’avoir affaire à ces gens-ci, et vous les comprenez bien si vous leur parlez leur propre langue. Vous allez voir : Commissionnaire, n’allez pas nous dire, ni à moi ni à personne, que vous n’avez pas toujours de quoi manger et de ce qu’il y a de meilleur, parce que je le sais mieux que vous. J’ai goûté de votre tripe, vous le savez, et vous ne pouvez me flouer. Vous comprenez ce que flouer veut dire. Eh ! c’est le mot, n’est-ce pas ? Ah ! ah ! ah ! Dieu merci, ajouta l’alderman en se retournant vers ses amis, c’est la chose la plus aisée du monde d’avoir affaire à ces gens-là si vous les comprenez. »

Fameux homme pour le peuple que l’aldermann Cute ! Jamais de mauvaise humeur avec le peuple ! Homme affable, plaisant et perspicace !

« Vous voyez, mon ami, poursuivit l’alderman, on dit beaucoup de niaiseries à propos de la misère. « Manger de la vache enragée ! » c’est le mot, n’est-ce pas ? Ah ! ah ! ah ! je prétends supprimer la misère, moi. On a mis en circulation un certain nombre de phrases hypocrites sur la faim, et je veux supprimer la faim aussi, moi. Voilà tout. Dieu vous bénisse ! continua l’alderman, se tournant encore vers ses amis ; vous pouvez supprimer