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LES CARILLONS.

À parler vrai, la dernière question était de trop, car la place était déjà vide.

« Qu’est-ce que c’est, qu’est-ce que c’est ? » demanda le monsieur pour qui la porte avait été ouverte, et qui sortait de ce pas à la fois leste et pesant, ce juste milieu entre la marche et le petit trot, que doit prendre, pour sortir de sa maison, tout bourgeois qui, déjà sur le retour, porte des bottes neuves, une chaîne de montre et du linge blanc. Celui-ci avait non-seulement le calme de sa dignité personnelle, mais encore l’expression que donnent des relations riches et importantes. « Qu’est-ce que c’est ? répétait-il.

— Il faudra donc toujours vous prier, vous supplier, vous conjurer à genoux de vous retirer de nos marches, dit le laquais à Trotty Veck, avec beaucoup d’emphase. Pourquoi ne pas stationner ailleurs ? ne pouvez-vous stationner ailleurs ?

— Là, là ! c’est bien ! c’est bien ! dit le monsieur. Holà ! eh ! commissionnaire !… faisant un signe de tête à Trotty Veck : venez ici. Qu’est-ce que c’est que cela ? votre dîner ?

— Oui, monsieur, répondit Trotty en laissant le plat dans un coin, derrière lui.

— Ne le laissez pas là, s’écria le monsieur ; apportez-le ici, ici. Bien ; c’est votre dîner, hé ?

— Oui, monsieur, » répéta Trotty, regardant d’un œil fixe et les lèvres humides, le morceau de tripes qu’il