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LES CARILLONS.

a entre les deux. Il m’a fallu assez longtemps pour trouver cela, et je ne sais trop si cette observation savante vaudrait la peine d’être achetée pour être insérée dans les journaux ou soumise au Parlement »

Toby ne voulait faire qu’une plaisanterie, et il secoua bientôt la tête en observateur découragé. « Eh ! mon Dieu, oui, dit-il ; les observations abondent dans les journaux, et le Parlement en a plus qu’il n’en veut. Voici le journal de la semaine dernière. (Ici Toby tira de sa poche une feuille bien sale qu’il ouvrit à la longueur de son bras.) Il est plein d’observations, oui, plein d’observations ! J’aime à savoir les nouvelles comme tout le monde, poursuivit Toby plus lentement, à mesure qu’il repliait le journal pour le remettre dans sa poche ; mais quoi de plus triste maintenant que de lire un journal ! cela m’effraie : je ne sais où nous en sommes, nous autres pauvres gens. Dieu fasse que cela aille un peu mieux pour nous l’année qui vient !

— Eh ! père, père ! » dit une douce voix. Mais Toby, ne l’entendant pas, allait et venait, toujours trottant, toujours rêvant, toujours se parlant à lui-même.

« Il semble que nous ne puissions bien faire ni être ramenés au bien, disait Toby. Je n’ai pas été beaucoup à l’école dans ma jeunesse, et je ne saurais décider si nous avons grand’chose à faire sur la face de la terre. Quelquefois je pense que nous devrions avoir notre pe-