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LES CARILLONS.

lutte forcée avec l’élément tempétueux servait à le distraire et le restaurait lorsqu’il sentait venir la faim et le découragement. La gelée aussi ou la neige étaient des événements qui semblaient lui faire du bien, n’importe comment, car il aurait eu de la peine à le dire, le pauvre Toby ! Ainsi, les jours de vent, de gelée et de neige, peut-être aussi les jours de grêle, étaient les jours heureux de Toby.

Ses plus mauvais jours étaient les jours de pluie, alors qu’une humidité froide l’enveloppait comme un manteau mouillé, la seule espèce de manteau que possédât Toby, le seul dont il se fût passé volontiers : jours d’épreuve pour lui que ces jours de pluie, quand les nuages distillaient une eau lente, épaisse, opiniâtre : quand le brouillard emplissait la gorge de la rue comme la sienne, quand les parapluies fumants passaient et repassaient, s’entrechoquaient et pirouettaient sur le trottoir, versant leur petite ondée particulière ; quand les gouttières vomissaient leurs bruyantes cascades ; quand de larges gouttes rejaillissaient en ricochets torrentiels des saillies en pierre de l’église jusque sur Toby, et détrempaient en paille boueuse la litière sur laquelle il se tenait debout. Oh ! alors, vous auriez vu Toby tendre le cou et regarder d’un air inquiet ou désolé en dehors de l’angle du mur d’église qui lui servait d’abri : pauvre abri, qui, par un soleil d’été, jetait à peine une ligne d’ombre sur le trottoir. Mais une minute après Toby sortait de sa