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LE CRICRI DU FOYER.

pour ignorer toujours la faculté qu’il avait d’être jovial, ou comment s’y étaient prises les fées pour opérer un tel changement ?

« John, vous ne voudriez pas me renvoyer chez mes parents ce soir, n’est-ce pas ? » dit Dot à l’oreille de son mari.

Il avait cependant été sur le point de le faire.

Il ne manquait qu’un personnage vivant pour rendre la partie complète, et en un clin-d’œil, il arriva, très-altéré d’avoir tant couru et faisant de vains efforts pour introduire sa tête dans une cruche étroite. Il avait suivi la voiture jusqu’au terme du voyage, très-contrarié de l’absence de son maître et prodigieusement rebelle à son remplaçant. Après être resté aux environs de l’écurie pendant quelque temps et avoir en vain excité le vieux cheval à retourner seul, par un acte de véritable mutinerie, — il s’était réfugié dans le cabaret pour s’y étendre devant le feu. Mais tout-à-coup convaincu que le suppléant de son maître était un mystificateur et devait être abandonné, il s’était remis sur ses jambes, avait tourné la queue et était revenu au logis.

Il y eut bal dans la soirée. Je me contenterais de mentionner en termes généraux ce divertissement, si je n’avais quelque raison de supposer que l’on dansa d’une manière originale et avec des figures extraordinaires. Voici comment la chose se fit :

Édouard le marin, brave garçon, sans façons et ai-