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LE CRICRI DU FOYER.

Édouard ; lorsque je devinai votre pensée, je sentis combien j’avais été étourdie et coupable. Mais vous aussi, John, comment avez-vous pu, oui, comment avez-vous pu avoir une pareille pensée ? »

Gentille petite femme, comme elle se remit à sangloter ! John Peerybingle aurait voulu la prendre dans ses bras ; mais non, elle ne voulut pas le laisser faire.

« Ne m’aimez pas encore, s’il vous plaît, John, pas de longtemps encore ! Lorsque j’étais triste de ce prochain mariage, cher John, c’était parce que je me rappelais ces amoureux que j’avais vus si jeunes… Édouard et May — parce que je savais que le cœur de May était bien loin d’appartenir à Tackleton. Vous croyez cela à présent, n’est-ce pas, John ? »

John allait tenter de nouveau une embrassade ; mais elle l’arrêta encore.

« Non, restez là, s’il vous plaît, John. Quand je ris de vous, comme cela m’arrive quelquefois, John ; lorsque je vous appelle balourd et mon cher oison, ou que je vous donne tout autre nom du même genre, c’est parce que je vous aime, John, parce que je vous aime beaucoup, que je prends plaisir à vos façons, et que je ne voudrais pas vous voir changé en rien, devriez-vous devenir un roi.

— Ho ! ho ! ho !… s’écria Caleb avec une vigueur inaccoutumée ; mon opinion !

— Et lorsque je parle de ces gens qui sont d’un âge mûr, et qui prétendent que nous faisons un drôle de