Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
LE CRICRI DU FOYER.

calme et douce lumière s’était aussi levée dans son cœur, et il put réfléchir avec plus de sang-froid à ce qui s’était passé.

Quoique l’ombre de l’étranger passât de temps en temps sur le miroir, elle était déjà moins sombre, quoique toujours grande et distincte. Chaque fois qu’elle reparaissait, les fées actives et diligentes poussaient toutes ensemble un cri de consternation et s’évertuaient avec leurs petits bras et leurs petites jambes pour l’effacer. Puis, quand c’était Dot qui s’y dessinait de nouveau, elles la lui montraient brillante et belle en poussant des cris de triomphe.

Elles ne la lui montraient jamais que brillante et belle ; car elles étaient de ces génies domestiques pour qui la fausseté serait la mort. Dot, pour elles, ne pouvait être que l’active, belle et charmante petite femme qui avait été le soleil et la lumière de la maison de John le voiturier.

Les fées redoublaient d’enthousiasme lorsqu’elles la montraient avec son nourrisson, caquetant au milieu d’un groupe de sages matrones, affectant des airs de sage matrone elle-même, s’appuyant avec une assurance digne sur le bras de son mari, tentant de leur persuader, elle ! petite femme, vraie fleur à peine sortie du bouton, qu’elle avait abjuré les vanités du monde en général et prétendant être tout-à-fait au courant du rôle de mère. Cependant au même moment les fées la mon-