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baisant la main ; oh ! mon père ! que de reconnaissance pour toutes vos bontés !

— Oh ! oui, murmura Caroline tout en larmes.

— J’ai fait mon devoir, cher fils et chère fille, répondit M. Turveydrop ; et je trouverai dans le regard d’une sainte qui plane au-dessus de nous, comme dans votre constante affection, la récompense de tous mes sacrifices. Vous ne manquerez pas à vos devoirs envers moi, j’en ai la certitude.

— Jamais, mon père, s’écria Prince.

— Jamais, jamais, cher monsieur Turveydrop, ajouta Caroline.

— Cela doit être, continua le vieux gentleman, et j’y compte assurément ; chers enfants ! ma maison est la vôtre ; mon cœur est à vous avec tout ce qui m’appartient. Je ne vous quitterai jamais ; la mort seule pourra nous séparer ; mon fils, je suppose que vous avez l’intention de rester huit jours absent.

— Oui, mon père, d’aujourd’hui en huit nous serons de retour.

— Mon cher enfant, permettez-moi, dans la circonstance exceptionnelle où nous sommes, de vous recommander la plus grande exactitude ; il est de la plus haute importance de conserver vos élèves et les pensions que vous avez ; les habituées du cours pourraient aussi se formaliser d’une absence trop prolongée.

— D’aujourd’hui en huit nous arriverons pour dîner, mon père.

— Très-bien ! mon enfant ; vous trouverez, ma chère Caroline, du feu dans votre chambre et le dîner servi dans mon appartement. Si, si, mon fils, ajouta-t-il en prévenant quelque objection de Prince sur l’embarras que cela pourrait lui causer ; vous seriez comme dépaysés dans votre nouveau logement ; c’est pourquoi vous dînerez chez moi le jour de votre arrivée. Et, maintenant soyez bénis, chers enfants ! »

Ils partirent, et je ne sais pas qui des deux m’étonna davantage, de mistress Jellyby ou de M. Turveydrop. Au moment où nous allions monter en voiture, M. Jellyby vint me trouver dans la salle, me prit les mains qu’il pressa dans les siennes, et ouvrit deux fois la bouche sans rien dire ; je crus toutefois comprendre les remercîments qu’il voulait m’adresser. « Je vous en prie, lui répondis-je, ne parlons pas de cela, je serai toujours heureuse de vous être agréable. »

«  J’espère que ce mariage tournera bien, tuteur, dis-je à M. Jarndyce en roulant vers Bleak-House.