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un écho tandis que sa petite-fille le redresse à coups de poing, suivant son habitude en pareille circonstance.

Les deux amis se regardent ; M. Weevle a depuis longtemps abandonné l’affaire ; M. Guppy voudrait bien ne pas désespérer ; mais les prétentions du vieil avare ne sont que trop justifiées ; le clerc de M. Tulkinghorn arrive et annonce à la police que l’éminent juriste répond de la validité des titres ; et que les biens du défunt, ses papiers et ses meubles devront être, après accomplissement des formalités légales, délivrés à M. Smallweed qui, en attendant, et comme preuve de ses droits, est admis à faire une visite de sentiment dans la maison mortuaire, et se fait porter jusque dans la chambre abandonnée de miss Flite, où il a l’air d’un ignoble oiseau de proie ajouté à la volière de la pauvre plaideuse.

L’arrivée de cet héritier dont personne ne soupçonnait l’existence se répand bientôt dans la cour où elle excite un puissant intérêt, qui se traduit en beaux deniers comptants pour les Armes d’Apollon.

Mistress Piper et mistress Perkins pensent que c’est bien malheureux pour M. Weevle, si le décédé n’a pas fait de testament, et trouvent qu’en pareil cas on lui doit sur la fortune du défunt une jolie petite indemnité. Le jeune Piper et le jeune Perkins, comme membres de ce cercle juvénile qui fait la terreur des passants dans Chancery-Lane, imaginent un nouveau jeu, qui consiste à simuler la mort du vieux Krook, tantôt derrière la pompe, tantôt sous le grand portail, et à pousser des cris sauvages et des lamentations effroyables sur les cendres du défunt.

Miss Melvilleson et le petit Swills, jugeant qu’en pareille occasion on peut franchir la distance qui sépare les artistes des bourgeois, causent amicalement avec les patrons de la taverne ; M. Bogsby annonce que l’attrait principal de la prochaine réunion du cercle philharmonique sera la Mort du Roi, ballade populaire, avec chœurs, exécutée par tous les membres de la société des concerts. M. Bogsby, ajoute l’affiche, a cru devoir faire exécuter cette ballade, malgré les frais extraordinaires que cela lui occasionne, pour répondre au vœu qui en a été généralement exprimé, ainsi que pour prendre part au triste événement qui vient de causer dans le public une si profonde émotion. Un point important, qui a trait aux funérailles, inquiète surtout les habitants du quartier, à savoir si, dans la circonstance on donnera au cercueil la dimension ordinaire, ayant si peu de chose à y mettre ; sur la réponse de l’entrepreneur des pompes funèbres, qui déclare, vers le milieu du jour, aux Armes d’Apollon, avoir