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contraire, nous les pourchassons comme des bêtes fauves, — autant par amusement, que pour gagner la prime de dix piastres accordée par le gouvernement pour chaque Sauvage tué.

— Ho ! ho ! les autorités canadiennes se sont donc émues des petits festins de vos bons amis les Peaux-Rouges, puisqu’elles ont mis leurs têtes à prix !

— La belle affaire ! Des troupes ont maintes fois été envoyées contre eux, mais le plus souvent sans résultats. Les démons leur échappaient, on ne sait trop comment. Ils ont des ruses diaboliques pour se dérober à leurs ennemis ; ils disparaissent et s’évanouissent, quand ils sont serrés de près, comme dans les contes de fées. Je les crois quelque peu en commerce avec maître Satanas.

— Parbleu ! fit-on en chœur : ce sont ses dignes fils.

— S’ils ne le sont pas, ils mériteraient de l’être ! cela revient au même.

— Comme ça, reprit l’étudiant gascon que Georges venait d’appeler Verlac, vous faites chez vous la chasse à l’homme ?

— Mais oui, mon très-cher, et j’avouerai volontiers que ce n’est pas le moindre de nos divertissements.

— C’est un divertissement lucratif, encore !

— Vous riez ! Eh bien ! sachez qu’il y a au Canada une foule d’individus qui ne vivent — eux et leur famille — que du seul produit de la chasse aux Sauvages.

— Vraiment ?

— C’est comme j’ai l’honneur de vous le dire ! Eh ! mon Dieu,