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un luxe tout féminin et ne démentaient pas les goûts orientaux de notre ami.

Ils se composaient de trois pièces.

L’une — la plus vaste — abondamment éclairée, donnait sur la rue et lui servait de salon, de cabinet de travail et de lieu de sieste pendant le jour.

George, en vrai Osmanli de Stamboul, l’appelait son salemlik.[1]

Seulement, au contraire de l’austère simplicité turque, le sélamlik du sybarite Labrosse offrait au regard tout le cosmopolitisme moderne. Moelleux tapis de Smyrne sous les babouches, épais rideaux de Damas aux croisées, tentures voyantes, sofa, divan, bergères et fauteuils, soigneusement rembourrés… rien ne manquait. La mollesse ottomane coudoyait, dans ce discret réduit, le confort anglais et l’élégance parisienne.

Un côté entier de la muraille était occupé par une belle bibliothèque, dont les tômes endormis étalaient complaisamment leurs titres variés et alléchants. Les autres pans étaient ornés de gravures représentant des personnages et des monuments célèbres de Turquie — entre autres, le sultan Abdul-Medjid, Constantinople, et Stamboul, l’église Ste Sophie, le Sérail, la mosquée de Sultan Ahmed, l’obélisque du

  1. Le salemlik, chez les Turcs, est, à proprement parler, l’endroit où s’échange le salut : salem. C’est l’appartement du maître, le lieu de réception, etc.