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les forces vives de son individualité morale vers un but déterminé. Une fois engagé dans une voie, il ne faut pas regarder en arrière, nourrir, entretenir dans son cœur de timides hésitations, des regrets à demi-étouffés. Non. On doit marcher d’un pas ferme et sûr, aller droit devant soi, sans crainte des obstacles, qui diminuent toujours d’importance à mesure qu’on les approche… D’ailleurs, tout citoyen se doit à sa patrie ; il est tenu de faire fructifier les talents que Dieu lui a donnés, pour le plus grand bien du pays où il a vu le jour ; et c’est un crime de lèse-nation que de rester inactif, quand on peut aider à la prospérité générale de quelque manière que ce soit…

Il y a aussi bien d’autres considérations qui doivent engager un jeune homme à prendre un état honorable ; mais je les passerai sous silence, dans la certitude où je sais que tu as pesé toutes ces choses.

Je le répéterai donc : Que te proposes-tu de faire dans le monde ?

Notre héros — qui n’avait pas plus songé à son avenir, que votre serviteur à visiter le Monomotapa — ne fut pas médiocrement embarrassé lorsqu’il se vit acculé à une question aussi catégorique.

Néanmoins, sachant que le bonhomme malgré ses borborygmes — avait des entrailles paternelles, il résolut de gagner du