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Feuilleton de L’ÉVÉNEMENT
du 16 décembre 1875

UNE HORRIBLE AVENTURE.


VII


Quand les émotions de ce coup de théâtre furent un calmées, l’oncle impotent et souffreteux redevint tuteur. Il se rehaussa dans son fauteuil, rajusta son bonnet et raffermit ses lunettes sur la périlleuse arête de son nez. Puis, d’une voix grave, il dit, en se retournant tout-à-fait vers notre héros.

— Maintenant, mon cher Georges, que les affaires de ta santé sont régimes… où en voie de l’être, nous aller causer sérieusement.

— Je ne demande que cela, mon oncle.

— Sans biais ni ambages, je te poserai carrément cette question : Que te proposes-tu de faire dans le monde ?

Georges, qui avait la jambe gauche croisée sur la droite, défit cet arrangement et croisa la jambe droite sur la gauche… mais il ne répondit rien.

Le vieillard poursuivit :

— Je t’ai laissé à toi-même depuis près d’un mois ; tu as sans doute réfléchi profondément sur la profession que tu dois embrasser. Tu as bien fait de ne pas te prononcer trop brusquement. C’est un moment solennel que celui où l’on tourne toutes les facultés de son intelligence, toutes