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— Pas mal, pas mal, comme tu vois… Assieds-toi donc.

— Vous me semblez souffrant… vous êtes pâle !…

— Moi !… non… c’est-à-dire que je n’ai plus mon teint de quarante ans. Mais, vois-tu, quand on a soixante-six et une constitution délicate, il ne faut pas s’attendre à ce que le sang afflue aux joues.

— Éprouvez-vous quelque souffrance, quelque malaise, quelque oppression ?

— Pas que je sache, si n’étaient ces diables de borborygmes…

— Borb… ?

— Bor-bo-rygmes…

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

— Ce sont des gaz qui se promènent avec bruit dans les intestins.

— Ah ! j’y suis… mais tout le monde en a tant soit peu, des borborymes ! moi-même, j’entends souvent ce tonnerre-là gronder dans mon intérieur…

— Vraiment ? Il faudra te faire soigner, alors. C’est la conséquence du défaut d’équilibre dans les humeurs. Les évacuants sont excellents ici… et Marguerite a des tisanes superbes qui vous enlèvent ces vilains borborygmes comme par magie. Je vais t’en faire préparer.

— Dieu vous en garde ! mon oncle.

— Tu vas éprouver un soulagement immédiat…

— Non, non, mon oncle, je vous remercie.