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Ce costume était tout bonnement féerique et produisait, dans ce boudoir oriental, le plus merveilleux effet.

La lumière était disposée de façon à laisser la figure de la princesse dans la pénombre ; mais les soieries du vêtement pouvaient étinceler tout à leur aise et envoyaient leurs reflets chatoyants dans les prunelles dilatées du pauvre Labrosse.

Le digne homme tombait des nues.

Jamais, même dans ses rêves les plus extravagants, il n’avait entrevu pareil enchantement et semblable situation. Il eut un instant l’idée de retourner ses poches, pour s’assurer si quelque miniature de la lampe d’Aladin ne s’y trouvait pas, d’aventure.

Mais une voix douce, une voix de femme, au timbre harmonieux, ne lui en donna pas le temps et le rappela un peu à la réalité.

— Asseyez-vous, mon ami, disait cette musique, pendant qu’une main d’albâtre indiquait un fauteuil près de la porte.

Mon ami !… la voix avait dit : mon ami !

Georges joignit les mains et glissa sur un genou.

— M’asseoir, madame ! dit-il… Oh ! non : c’est dans l’attitude de l’adoration que je dois parler à la plus admirable des femmes.

— Je vous en prie !

— De grâce, madame, souffrez que je demeure ainsi. Je suis un grand coupable et j’ai à me faire pardonner une bien énorme faute.