Les deux embarcations s’étaient rapprochées.
Aussi la jeune marinière put-elle répondre en baissant la voix :
— Vous gagneriez, père… Ne parions pas. C’est à Gaspard que j’en ai… Oh ! une toute petite surprise que je veux lui causer ! Mais il faut que je mette la main dessus, d’abord, et, pour cela, on a besoin de se lever matin, vous le savez…
— Tu me dis cela d’un air drôle, petite Mimie ! Que se passe-t-il donc ?… Serais-tu mécontente de ton cousin, ma fille ?… Est-ce qu’il te ferait des traits, par hasard ?
Et Jean Labarou, malgré ses propres préoccupations, jeta un long regard sur le beau et pâle visage de sa fille.
Un double éclair jaillit des yeux de Mimie, qui se contenta de dire :
— Peut-être !… Mais laissons là Gaspard et parlons un peu de mon frère Arthur. — Vous avez vu Mme Noël ?
— Oui… Nous nous sommes expliqués… Tout ira bien de ce côté-là, j’espère. Nous en causerons avec ta mère.
— Ah ! que je suis contente, petit père !… Ce pauvre Arthur, il me faisait tant pitié avec son gros chagrin !… Allons ! puisque c’est comme ça, je me sauve vite, pour revenir encore plus vite. Bonjour, père. À tantôt !
— À tout à l’heure, ma fille.