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Le soleil du matin irise cette vapeur et lui prête tour à tour les nuances diverses de l’arc-en-ciel.

— Écoute, petit, et surtout comprends-moi bien… dit Arthur à son compagnon, penché vers lui.

Wapwi ne répond rien ; mais il s’approche davantage, et ses yeux noirs, intelligents, se fixent sur son « père » adoptif.

Celui-ci reprend, en baissant encore la voix :

— Tu vas traverser la rivière sur la passerelle et te diriger sous bois vers le Châlet. Si tu ne rencontres pas Suzanne en chemin et que les jeunes Noël ne soient pas dans les environs, approche-toi de la maison et fais en sorte que la jeune fille te voie. Comprends-tu ?


Gaspard commence l’ascension du cap

Au lieu de répondre, Wapwi s’éloigne vivement, courbé en deux, fait mine de se couler au milieu du feuillage, se dissimule derrière chaque obstacle, rocher ou arbuste, et se livre à une pantomime des plus réjouissantes, s’adressant à un être imaginaire.

Puis, il revient sans bruit, riant silencieusement.

Arthur aussi rit de bon cœur, tout en évitant d’éclater.

— Très bien, mon fils ! dit-il. Mais ce n’est pas tout…

Wapwi redevient soudain sérieux comme un manitou.

— Quand tu seras parvenu à t’approcher d’elle, tu lui diras : « Pe-