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ment, ces chaudes poignées de mains données et reçues, ces rencontres fortuites… qui sont le menu du festin des amoureux !…

Ainsi le pense du moins, en son âme attristée, notre jeune ami Arthur Labarou, au moment où nous le retrouvons.

Il est en compagnie de son protégé, — ou plutôt de son fils adoptif, — le petit sauvage Wapwi.


Écoute, petit, et surtout comprends-moi bien

Wapwi a aujourd’hui près de quinze ans.

Il est souple, élancé, grand pour son âge, et surtout très intelligent.

Quant à son dévouement pour petit père, — comme il appelle Arthur, — c’est du fétichisme tout pur.

Nous sommes dans la première quinzaine du mois d’août.

C’est le matin.

Il est à peine six heures.

Arthur et Wapwi sont assis sur un quartier de roc dominant la rive droite, très escarpée à cet endroit, de la rivière Kécarpoui.

En face d’eux, une grande épinette, à peine ébranchée sur un de ses côtés et jetée en travers du torrent, sert de pont pour communiquer entre les deux bords.

Vers la droite, à une couple d’arpents de distance, une buée de vapeurs blanches monte de l’abîme où se précipite la rivière, dans sa dernière chute, avant de mêler ses eaux à celles de la baie.