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sympathie irrésistible qui faisait autrefois d’eux un frère et une sœur.

Tant qu’il n’avait fait que soupçonner son malheur, Champfort s’était contenté de gémir en secret sur le revirement imprévu du cœur de la jeune créole ; son ombrageuse fierté aidant, il avait même affecté auprès de sa cousine une indifférence qui frisait le dédain…

Mais, depuis un mois, les choses étaient bien changées, et la certitude que Laure était décidément perdue pour lui jetait le pauvre étudiant dans toutes les angoisses du désespoir.

Il ne venait que rarement au cottage de la Canardière, fuyant la vue de sa cousine et surtout le contact de son odieux rival.

Després avait bien, pour un moment, fait refleurir dans le cœur de Champfort l’arbre vivace de l’espérance ; mais la conversation qu’il venait d’avoir avec Laure avait ramené le pauvre amoureux à la froide réalité et lui faisait envisager l’avenir avec toute l’amertume des jours passés.

Telle était la situation !