gnes du Seigneur, on ne s’attarde pas à constater si quelque épine rencontrée par hasard pique peu ou prou ; on ne s’amuse pas à relever les humbles violettes ou les pâles marguerites que le pied a foulées en passant.
C’est du moins ce que pensait Lafleur, car il entonna aussitôt d’une voix de stentor :
C’est notre grand-père Noé,
Patriarche digne,
Que l’bon Dieu…
— Va au diable avec ton grand-père Noé ! interrompit avec humeur Després, dont le front s’était assombri.
— Hum ! je doute fort qu’il veuille m’y suivre ; le digne homme est trop bien casé pour désirer un changement.
— Alors, vas-y seul.
— Nenni, mes fils ; je suis trop poli pour ne pas vous attendre.
Després se dérida un peu.
— Au fait, tu as raison, Lafleur : vive la joie !
— Et les pommes de terre, morguienne ! Chaque chose en son temps. Quand nous serons bien gris, nous parlerons raison ; nous ferons de la philosophie, de la psychologie, de la physiologie, de la phrénologie — tout ce que vous voudrez. En attendant, amusons-nous, et haut les verres !
C’est notre grand-père Noé,
Patriarche…
— Oui, oui, c’est cela, appuya Cardon. Il n’y a