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la croupe des collines ou accrochés aux flancs des vallons.

Tout cela est largement pourvu d’arbres au feuillage abondant, et respire une fraîcheur qui repose l’âme… Ce petit coin de l’Éden, où tout est verdure et calme, semble avoir été jeté à dessein en cet endroit pour faire contraste à l’aride et brûlant promontoire de Québec, qui, droit en face, étage au soleil les toits étincelants de ses milliers de maisons.

Cette patrie des heureux de la fortune s’appelle la "Canardière".

C’est là que les bourgeois aisés de la ville vont se reposer, pendant la belle saison, de la fatigue des affaires, et retremper, sous les ombrages de leurs parcs, leurs forces morales épuisées.

Naturellement, dès son arrivée à Québec, la veuve du colonel Privat s’était empressée de s’acheter à grand renfort d’argent, une résidence d’été dans cet endroit de prédilection. Elle l’avait baptisée du nom de Folie-Privat…

Mais quelle délicieuse Folie !…

Perdue à demi sous bois, comme un bijou dans un écrin, la façade seule en était visible du chemin. On y arrivait par une large avenue sablée qui tranchait comme un ruban grisâtre sur une verte pelouse, plantée confusément de sapins, de peupliers, de lilas, et de quelques arbres à fruit. Tout autour, et à plusieurs arpents en arrière, s’étendait le parc – une vraie petite forêt, avec ses pittoresques accidents, ses rochers moussus, ses troncs morts, envahis par le lierre, ses cascades jaillissantes ou ses ruisseaux babillant sous les herbes. Ce mystérieux domaine était sillonné en sens de routes et de sentiers, tantôt au cordeau