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lier, pourvoyeur de Sa Majesté Satanas, ouvre tes oreilles. »

Simon se prit les oreilles à pleines mains et les tint écartées de sa tignasse fauve : mais il ne dit mot, jugeant sans doute que sa pantomime valait bien un acquiescement.

Lafleur poursuivit :

« Je te charge de veiller à ce que, sur la table, le whisky succède au whisky. En attendant, va nous en chercher une demi-douzaine de bouteilles. As-tu compris ? »

Pour toute réponse, Simon essaya de battre un entrechat, perdit l’équilibre, mesura le plancher, se releva péniblement, puis disparut dans le cabinet noir du fond, après avoir reçu une taloche de sa tendre mère.

Il remit bientôt, les trois charges de bouteilles, qu’il pressait amoureusement sur son cœur.

Quand tout ce butin fut rangé en bataille sur la table, Lafleur s’écria :

« Mes amis, à présent, que nous nous connaissons pour des gaillards solides qui savent prendre la vie comme il faut et la mener joyeusement, je propose de faire rondement les choses. Et, d’abord, buvons à l’éternelle amitié que nous venons de contracter, le gros Bill et moi.

— Oui, oui ! cria-t-on de toutes parts : que les colombes se dévorent entre elles, plutôt qu’un nuage n’obscurcisse une si belle amitié ! — À pleins verres, messieurs ! tonna Lafleur, tout en cachant négligemment le sien, qui était aux trois quarts rempli d’eau.

Cette recommandation était inutile pour les deux nouveaux arrivants, car ils avaient une soif de