La garde du Caboulot, toujours prisonnier dans son cabinet noir, avait été confiée à Madeleine.
Mais revenons à Gustave Després.
Après avoir rassuré le père Gaboury sur le sort de ses deux enfants et lui avoir promis de les ramener sains et saufs au logis, le lendemain, le Roi des Étudiants se disposa au départ.
Il attendit cependant que la nuit fût complètement venue ; puis il s’enveloppa dans une ample redingote et se dirigea vers la rue Saint-Georges, où il demeurait.
Sa maîtresse de pension, en le voyant arriver si inopinément, faillit lui sauter au cou.
« Ah ! monsieur Després, dit-elle, j’ai cru qu’il vous était arrivé malheur, et vos amis, donc !… Dame ! depuis quatre jours qu’on n’a eu de vous ni vent ni nouvelle !…
— Rassurez-vous, la mère, répondit Gustave… J’ai fait un voyage : voilà tout.
— Tant mieux, Seigneur !… »
Elle allait continuer, mais Gustave ne lui en laissa pas le temps et monta chez lui. Sans perdre une minute, il ouvrit un des tiroirs de son secrétaire et y prit un vieux portefeuille de maroquin rouge, à fermoir de cuivre oxydé, qu’il dissimula soigneusement sous ses habits ; puis il sortit de sa chambre, referma sa porte et regagna la rue, à petit bruit.
Une heure après, il pénétrait, par un chemin détourné, dans le parc de la Folie-Privat et s’avançait, absorbé dans ses pensées, vers le rond-point.
Certes, il était loin de s’attendre à rencontrer, au beau milieu des domaines de Mme Privat et en pleine nuit, les deux oiseaux de pénitencier qui le guettaient. Aussi, lorsque ces messieurs s’abatti-