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doigts une petite branche attachée grossièrement à une extrémité du dossier.

« C’est fait ! s’écria-t-il ! Mon ami Després est allé rendre ses hommages à la mère Friponne. Brave Bill ! brave Passe-Partout ! comme ils me font une bonne besogne et quelle heureuse idée j’ai eue de me les associer ! »

Après avoir ainsi exprimé sa satisfaction, Lapierre se disposa au retour. Il refit le chemin qu’il venait de parcourir, se faufilant avec les mêmes précautions au milieu du parc, fuyant les endroits éclairés et adoptant de préférence les sentes plongées dans l’obscurité.

Une heure après son départ, il rentrait au cottage, dans le même moment – comme nous l’avons vu – où Paul Champfort en sortait par les appartements de derrière.

Le fiancé de Mlle Privat n’était plus reconnaissable. Sa figure rayonnait, et un sourire de triomphe mal comprimé courbait sa fine moustache.

Laure s’aperçut de ce changement à vue et ne put s’empêcher de frémir. Elle préférait voir son prétendant soucieux et préoccupé, que de lire sur son front l’annonce d’un succès prochain. En effet, tout ce qui était joie chez cet homme ne présageait-il pas douleur et désillusion pour elle.

Quoi qu’il en soit, elle ne perdit pas contenance et reçut les compliments du jeune homme avec le calme dont elle ne s’était pas départie depuis que son sacrifice était fait. Et, d’ailleurs, les mutuels aveux qui venaient de s’échanger entre elle et son cousin n’avaient pas peu contribué à rendre la paix à son cœur. Elle se disait maintenant que tout serait tenté pour la soustraire au gouffre qui