Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/195

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Seulement, allait-il se présenter ouvertement, par l’avenue du cottage, ou se faufiler dans le parc, comme lors de sa première visite ?… c’est ce qu’il était un peu difficile de prévoir, même pour un habile espion habitué à toutes les roueries.

Voilà pourquoi, ne voulant rien laisser au capricieux hasard, Lapierre avait jugé prudent de prévoir les deux éventualités, en plaçant deux sentinelles à l’entrée de l’avenue et deux autres près du rond-point. De la sorte, il aurait fallu que ce pauvre Després eût une fière chance pour arriver jusqu’à Laure.

Aussi donna-t-il tête baissée dans le traquenard, malgré le soin qu’il prit de pénétrer dans le parc par la grande allée du rond-point, éclairée ce soir-là comme en plein jour.

Au moment où il longeait le banc derrière lequel se tenaient accroupis nos deux bandits de toute à l’heure, il fut terrassé et bâillonné, puis solidement garrotté, sans même avoir eu le temps de pousser un cri.

Bill et Passe-Partout n’en étaient pas à leur coup d’essai dans ce genre d’opération, et il faut leur rendre cette justice qu’ils faisaient toujours leur besogne en conscience.

Cette nuit-là, ils se surpassèrent même… si bien que l’illustre Passe-Partout grommela joyeusement :

— Sapristi ! si le patron n’est pas satisfait, il faut qu’il soit crânement difficile… car nous travaillons, parole d’honneur, comme de vrais "artisses"…

« Et maintenant, ajouta-t-il, rejoignons vite la voiture, et filons proprement vers la geôle de la mère Friponne. »