tifs et respectueux, le rôle qu’ils devaient jouer dans le grand drame qui se préparait. Pas un détail ne fut omis, pas une précaution négligée. La trame qui devait envelopper la malheureuse Laure et ses amis fut si bien ourdie, que le rusé Passe-Partout, dans un élan de sincère admiration, s’écria :
« Maître, Tom Leblond n’était qu’un farceur à côté de vous ! »
Cet éloge enthousiaste flatta-t-il quelque fibre cachée du cœur de l’ancien espion ?… c’est ce que nous ne pouvons dire ; mais son œil brilla d’une étrange flamme, et Lapierre leva la séance, vers deux heures du matin, par les ordres suivants :
« Ainsi donc, Bill, il est entendu que tu te rends immédiatement à ton poste d’observation, en arrière de chez la mère Friponne. Quant à toi, Passe-Partout, dégringole jusque sur le bord du cap et ne perd pas de vue la maison des Gaboury. Bonsoir, mes braves. À demain. »
Un quart-d’heure après, le fiancé de Mlle Privat dormait du sommeil du juste.
La nuit s’écoula toute entière en songes rosés, et, lorsqu’il s’éveilla, l’heureux Lapierre put constater que le soleil était déjà haut.
« Est-ce que, au moment de toucher le but, je m’amollirais dans les délices de Capoue ? se dit-il… est-ce que je deviendrais paresseux ? »
Redoutant une semblable déchéance, il sauta lestement du lit et s’habilla. Puis, cette opération terminée, il se rendit à la salle à manger, où les arômes du moka saturaient délicieusement l’atmosphère.
Mais, à ce moment, un formidable carillon agita