Il lui sembla que le corps de Després se redressait lentement et se remettait sur ses pieds, avec des mouvements d’automate ; les yeux du malheureux se changeaient en charbons ardents ; sa blessure se rouvrait et laissait couler un flot de sang lumineux ; puis, enfin, une voix sépulcrale se faisait entendre, qui disait : « Tu vois, Louise, cette horrible blessure : elle va me tuer ; mais ce n’est rien en comparaison de celle que tu fis à mon cœur, il y a sept ans… Je me meurs depuis ce jour, Louise : adieu !… » Et le corps retombait lourdement en travers du sentier durci…
À cette horrible vision, la pauvre jeune fille sentit une sueur glacée inonder ses tempes, et elle ne put que se laisser choir sur ses genoux, en voilant sa figure de ses mains tremblantes.
Elle était dans cette position depuis une minute à peine, quand un frôlement imperceptible agita le feuillage tout près de là… Une figure blême se glissa derrière la jeune fille agenouillée ; deux mains, tenant un foulard plusieurs fois replié, s’avancèrent en silence de chaque côté de sa tête ; puis, soudain, le foulard glissa rapidement sur la bouche, et se trouva noué derrière la nuque de Louise…
La malheureuse affolée de terreur, voulut crier ; mais l’horrible figure lui apparut, grimaçante et moqueuse…
Alors, la pauvre jeune fille perdit tout à fait connaissance entre les bras de la sinistre apparition, pendant que ses lèvres décolorées murmuraient :
« Encore lui ! »………………………………………
Cinq minutes plus tard, le roulement sourd d’u-