avec vivacité, il ne s’agit pas de moi pour le quart d’heure.
— Cependant…
— Il s’agit d’empêcher que tu sois la victime d’une coquette, ou qu’une délicatesse outrée fasse laisser le champ libre à un indigne rival.
— Qui te parle de rival ?… En ai-je un, seulement ?
— Tu en as plusieurs, mais tu n’en redoutes qu’un.
— Comment sais-tu cela ?
— Je sais tout ce qui concerne « cet homme », répondit Després d’une voix sombre.
— Ah ! fit Champfort intrigué, et tu le hais ?
— Je le hais ? »
Ces trois mots furent dits d’un ton si glacial et si profond, que les étudiants se regardèrent tout étonnés.
Champfort réfléchissait. Un coin du rideau qui couvrait la jeunesse de Després venait d’être soulevé par le Roi des Étudiants lui-même, et une étrange idée se développait dans la tête de Champfort : c’est que son rival avait dû être pour beaucoup dans les malheurs de Després.
« Et, reprit-il, tu connais assez l’individu pour affirmer qu’il est indigne de ma cousine ?
— Cet homme est un misérable, et Mlle Privat ne devrait pas même se laisser souiller par son regard de serpent.
— Très bien. Mais qui sera assez généreux pour désillusionner la pauvre enfant ? qui sera assez persuasif pour ouvrir les yeux de sa mère et lui faire repousser un prétendant qu’elle regarde déjà comme son gendre ?
— Ce sera moi, Champfort, moi qui, depuis des