Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je te dis que je l’ai parfaitement reconnu. Une figure comme la sienne ne s’oublie pas.

— Mais, que faisait-il dans ce bois ?

— Je n’en sais rien… Tout ce que je puis dire, c’est qu’il n’était pas là pour prier le bon Dieu, et que nous ferions bien d’aller nous promener un peu de ce côté.

— Quelle idée !

— Partout où cet homme a passé, ça doit sentir le crime… Allons voir, ma sœur ; je vais te frayer un passage.

— Mon pauvre frère, nous n’avons pas le droit de pénétrer ainsi chez des étrangers, et si quelqu’un nous surprenait…

— Pénétrons tout de même : c’est mon idée… Advienne que pourra ! Lapierre vous a, ce soir, une physionomie qui ne me revient pas du tout, et le coquin m’a tout l’air… Enfin, allons toujours.

La jeune fille, à moitié convaincue, se laissa conduire par son frère, et, après plusieurs essais infructueux, ils se trouvèrent enfin de l’autre côté de la haie.

Un sentier, à peine visible, se présentait en face d’eux.

Ils s’y engagèrent.

Mais les deux hardis promeneurs n’avaient pas fait un arpent, qu’un spectacle terrible s’offrit à leurs regards et qu’ils poussèrent simultanément un cri d’effroi :

« Un cadavre ! »

Un homme gisait, en effet, en travers du chemin, la figure horriblement tatouée de sang et le front ouvert par une large blessure.

Il paraissait mort, ou, du moins, respirait si péniblement qu’il n’en valait guère mieux.