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notre habile chevalier d’industrie s’installa tranquillement à une table et se mit en devoir d’essayer un autre petit talent qu’il possédait – le talent d’imiter l’écriture d’autrui… »

Ici, Laure, qui avait écouté tout ce récit avec une stupéfaction croissante, joignit les mains et s’écria :

« Oh ! mon Dieu, tant d’infamie est-il possible ?

— Mademoiselle, j’ai vu tout cela de mes yeux, répondit simplement Després.

Puis il reprit :

— Après plusieurs essais, l’espion, le voleur, le faussaire parut satisfait, et il écrivit à la fille du colonel – une riche héritière sur laquelle il avait des vues – une lettre touchante, signée : Ton père mourant, que vous devez connaître, mademoiselle.

— Hélas ! hélas ! gémit la jeune fille… C’était donc lui !

— Oui, mademoiselle, répondit Després en se levant. L’assassin du colonel Privat, le voleur de papiers, le faussaire que vous venez de voir à l’œuvre se nommait… »

Il ne put achever. Edmond arrivait comme une bombe.

« Alerte ! cria-t-il ; séparez-vous. Voici ma mère. »

Laure se leva vivement.

« Des preuves de tout cela ?… demanda-t-elle, en regardant Després.

— Je vous les apporterai le soir du bal, avant la signature du contrat de mariage, » répondit le Roi des Étudiants, qui s’était vivement rejeté en arrière et disparaissait dans le feuillage.

Laure eut le temps de lui crier :