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complaisances du Roi des Étudiants pour son nouvel ami et le sauvetage des deux enfants Gaboury, jusqu’à la sombre affaire du duel et ses sinistres conséquences.

Le narrateur, mis en verve par cette évocation douloureuse de ses malheurs passés, n’oublia pas l’ignoble conduite de Lapierre à l’égard de Louise, après la condamnation de son rival, et les basses calomnies qu’il répandit partout sur le compte de la malheureuse jeune fille.

Son récit fut un véritable et foudroyant réquisitoire.

Laure écoutait, émue et palpitante, ce dramatique exposé, et une irrésistible impression de terreur l’envahissait, lorsqu’elle reportait son esprit sur sa propre situation vis-à-vis du machiavélique auteur de tous ces méfaits.

Quand le Roi des Étudiants en fut arrivé au point culminant de l’histoire de Lapierre, c’est-à-dire à ce qui concernait la mort du colonel Privat, il s’arrêta un moment, puis reprit ainsi :

« Mademoiselle, je vous disais, au commencement de cet entretien, qu’une raison mystérieuse vous forçait à épouser l’homme dont je viens de vous faire la biographie.

— En effet, monsieur, vous prétendiez cela, murmura Laure. — Eh bien ! cette raison, je vais vous la donner… Vous ne consentez à épouser Joseph Lapierre que parce qu’il se dit dépositaire d’un secret, dont la divulgation déshonorerait la mémoire de votre père.

— Qui vous a dit ?… balbutia Laure, stupéfaite.

— Est-ce que je me trompe ?