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« Votre Majesté m’a dépêché une estafette, armée d’un billet, m’invitant à transporter ma rutilante personne ici. Je suis accouru. Que veut le Roi des Étudiants ?

— Ce qu’il veut ?… Je vais te le dire, "prends un siège, Cinna", et assieds-toi. »

L’étudiant en droit s’installa dans un fauteuil.

« Mon cher Edmond, reprit Després d’une voix grave, j’ai à te parler de choses infiniment sérieuses, et j’ai besoin, avant d’entamer un sujet d’une aussi grande importance, que tu me dises sincèrement si tu aimes un peu cette vieille culotte de peau, qui s’appelle Gustave Després. »

Edmond regarda son ami avec des yeux étonnés, puis se levant d’un bond et lui prenant les mains :

« Si je t’aime ! si je t’aime !… s’écria-t-il. Mais, en vérité, mon pauvre Gustave, en douterais-tu, par hasard ?

— Allons, je te crois. Merci… avec de braves cœurs comme toi, on peut tout entreprendre et il faut jouer cartes sur table.

— Qu’y a-t-il donc ? demanda Edmond, et pourquoi ces airs solennels ?

— Il y a, mon cher, que je veux empêcher un crime abominable de se consommer et un bandit d’entrer de force dans une famille respectable.

— Mais… qu’ai-je à voir dans cette affaire et comment puis-je t’être utile ?

— Tu as tout à y voir et tu dois m’aider, car la famille dont je parle est la tienne et le bandit qui cherche à s’y introduire se nomme Joseph Lapierre.

— Quoi ! s’écria le jeune Privat, mon futur beau-frère ?…