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« Ah ! Louise, tu m’as fait une fière peur, et la bile m’en a frémi dans sa vésicule !

— Mon cher Georges, il n’y a rien à craindre de ce côté-là, répondit la jeune fille. Je méprise ce Lapierre depuis le jour où j’ai appris sa lâche conduite dans la terrible nuit du duel.

— Il n’en fallait pas plus, assurément… Mais combien tu le mépriserais davantage, si tu avais entendu Després… pardon, Gustave…

— Pourquoi dis-tu Després ?

— C’est le nom que porte Gustave depuis… depuis qu’il a été au pénitencier.

— C’est juste, murmura Louise… Il ne veut plus porter un nom qui lui rappelle tant d’amers souvenirs.

— En effet, ma sœur… Je disais donc que si tu avais entendu Gustave, la nuit dernière, nous raconter toutes les infamies de ce brigand de Lapierre, tant au Canada qu’aux États-Unis, ce ne serait plus du mépris que tu éprouverais pour lui, mais de l’indignation et du dégoût.

— Qu’a-t-il donc fait, mon Dieu ? s’écria Louise… Voyons, mon cher Georges, raconte-moi tout cela minutieusement et n’oublie rien, surtout, de ce qui concerne ce pauvre Gustave… J’ai été bien coupable envers lui, et s’il était en mon pouvoir d’adoucir un peu l’amertume de ses souvenirs, je le ferais au prix des plus grands sacrifices.

— Tu sauras tout, Louise. Je ne te cacherai pas un mot, car, moi aussi, je veux t’aider à ramener l’espérance et le pardon dans le cœur de mon pauvre ami Gustave. »

Et le Caboulot fit à sa sœur le récit détaillé de tout ce qu’avaient révélé, la nuit précédente, Champfort et Després. Il n’omit pas l’engage-