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Chapitre XVI

Le Frère et la Sœur


Après maintes accolades et une prodigieuse quantité de baisers sonores, le Caboulot s’arrêta enfin pour reprendre haleine.

Il jeta son chapeau sur une chaise et se dirigea vers le guéridon pour y déposer un peu plus soigneusement un cahier de notes qu’il avait à la main.

Ce dernier mouvement lui fit apercevoir l’ouvrage de broderie oublié par sa sœur. Il s’en empara, et l’examinant avec une attention comique :

« Ah ! çà, ma grande sœur, s’écria-t-il, aurais-tu, par hasard, l’intention de te marier ?

— Pourquoi cette question ? fit Louise, en s’efforçant de sourire.

— Parce que, tonnerre d’une pipe, voici un jupon qui sent le "matrimonium" à plein nez.

— Oh ! le vilain garçon qui fouille dans les ouvrages de femmes !

— C’est que, hum !… mademoiselle ma sœur, vous m’avez toujours soutenu que vous ne travailliez pas pour les autres, et qu’à moins de prévisions matrimoniales très… très prudentes…

— Eh ! bien ?…

— Cette robe de baptême ne vous est pas destinée.

— Curieux, va ! Es-tu bien sûr, au moins, que ce soit une robe de baptême ?

— Dame ! ça m’en a tout l’air… Au reste, c’est peut-être une jaquette pour ta poupée, petite sœur.