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Mais il laissait derrière lui la semence maudite qu’il avait jetée parmi les populations cancanières des petites paroisses environnantes, et cette semence germa avec une effrayante rapidité.

La position ne tarda pas à devenir intolérable pour la famille Gaboury – on a vu ailleurs que c’était son nom – et elle dut vendre ses propriétés, puis s’en aller bien loin de ces bords aimés du Richelieu, où chacun de ses membres était né.

Louise elle-même, guérie depuis longtemps de sa folle passion par la lâcheté de son ravisseur, avait, la première, demandé ce déplacement.

Ce fut à Québec que l’on décida de se rendre – autant pour mettre le plus de distance possible entre la nouvelle et l’ancienne résidence, que pour permettre au petit Georges de continuer plus facilement ses études.

Le temps, qui sèche bien des larmes, venait à peine de tarir la source de celles versées par cette famille éprouvée, qu’une nouvelle calamité s’abattit sur elle et que les pleurs reparurent.

Madame Gaboury, minée par le chagrin et la maladie, succomba six mois après avoir quitté sa place natale.

Ce fut un grand deuil.

Louise, surtout, pensa ne s’en consoler jamais. La malheureuse jeune fille s’imagina, non sans une apparence de raison, qu’elle était pour beaucoup dans ce fatal événement, et cette funeste conviction s’enracina tellement dans son esprit, qu’elle y étendit un sombre voile de mélancolie, que la main bienfaisante du temps ne put jamais déchirer complètement.

Puis vinrent les difficultés pécuniaires, inséparables de toute situation de ce genre… Georges en-