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combien semble moëlleux le tapis d’un chelin qui cache tout entier le parquet !

C’est que nous sommes ici dans la chambre particulière, dans le "sanctus sanctum" de cette jolie jeune fille qui manie si prestement son aiguille, près de la fenêtre.

Et la chambre d’une jeune fille, y a-t-il nid de fauvette ou d’hirondelle plus chaud, plus douillet, plus charmant que cela ?

Au moment où pénètre notre regard profane dans ce coquet pigeonnier, il est environ quatre heures de l’après-midi.

C’est le jour même de notre excursion à la Canardière et le lendemain de la fameuse réunion des étudiants.

La maîtresse du petit logis, debout avec l’aube et fatiguée par un travail incessant et monotone, lève de temps en temps sa tête blonde, jette un regard distrait par la fenêtre, puis laisse tomber son menton dans sa main et rêve…

L’aiguille reprend bientôt sa course hâtée sur les dessins de la toile ; mais elle s’arrête de nouveau au bout de quelques minutes… la tête blonde se relève ; le regard distrait traverse encore la mousseline transparente pour aller se perdre sur les sombres remparts…

Et puis, l’infatigable aiguille se remet à l’œuvre.

Évidemment, la jeune fille est lasse et voudrait bien interrompre tout-à-fait son travail ; mais, de toute évidence aussi, quelque raison puissante l’en empêche et l’aiguillonne.

La lutte reprend donc, avec des alternatives diverses de triomphe et de défaillance, jusqu’à ce