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La Gaffe, seul, prétextant qu’il n’avait pas sommeil, se chargea de veiller à la sûreté générale. Il grimpa sur une hauteur, dans le voisinage de la cache, et s’accroupit au milieu d’un buisson de petits sapins, de manière à tout voir sans être vu.

Une ample provision de cailloux gonflait sa vareuse, et un solide gourdin se trouvait à sa portée.

Dans cette posture et ainsi lesté, la Gaffe attendit avec la patience d’un fakir.

Aucune alerte jusqu’à environ une heure du matin. La nuit était noire, l’air calme, le feuillage silencieux. Pas un bruit dans les environs.

Mais alors, soudain, sans que la Gaffe eût entendu seulement le froissement de deux rameaux de sapins l’un contre l’autre, une raie de feu sillonna l’obscurité, en face de lui, sur la crête du ravin, et une forte détonation réveilla tous les échos.

Un cri de douleur, parti de la cache, répondit à ce coup de feu.

Puis ce furent des exclamations, des piétinements, des bruits de pierre se heurtant aux rochers, aux branches d’arbres, ou traversant le feuillage.