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allait jouir en paix du fruit de ses expéditions audacieuses, une trahison inexplicable le livrait à sa vieille ennemie, la Douane.

Car le commandant de l’Espérance ne s’était pas un instant fait illusion en voyant sa goélette déplacée de son mouillage et filant vers Québec : la contrebandière, avec sa riche cargaison, était bel et bien tombée entre les mains des douaniers !

Seulement, il ne s’expliquait pas comment la chose s’était faite avec tant de secret et de rapidité. Il fallait de toute nécessité que quelque chaloupe douanière, avertie par un traître au fait des agissements de l’Espérance, fût venue s’embusquer dans les parages de l’île à Deux-Têtes et, de là, eût guetté une occasion favorable pour opérer — occasion que le débarquement du capitaine et de trois de ses hommes n’avait que trop tôt fournie.

Tels étaient les pensées et les raisonnements qui se heurtaient dans la tête de Charles Hamelin, pendant qu’affaissé sur le sol, il écoutait les bonnes paroles d’Anna. Pensées et raisonnements qui n’étaient pas de nature à lui relever le moral, il faut l’avouer !