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préféré vivre seul avec sa mère, veuve depuis douze ans, et garder sa chère liberté. Car il était d’humeur un peu vagabonde, ce grand garçon. Cultivateur, pêcheur, marin, il faisait un peu de tout, ne s’arrêtant à la même besogne que juste le temps indispensable pour ne pas la finir tout à fait. Aussi ne se faisait-il pas de rentes, oh ! non !… Mais, enfin, il vivait bien, tout de même, d’autant plus que sa mère et lui n’étaient pas exigeants.

Tel était Ambroise Campagna, le deuxième voisin à main droite, en regardant le fleuve, de notre vieille connaissance Pierre Bouet.

Le premier voisin n’était autre que la mère du capitaine Hamelin, encore une veuve, encore une femme qui avait à pleurer la perte d’un époux, dans une de ces noyades malheureusement trop fréquentes à l’île d’Orléans.

Ambroise se rendit donc auprès de la moribonde qu’il venait d’arracher aux flammes.

Si elle n’était pas morte, elle n’en valait guère mieux. Froide, exsangue, raidie sur sa couche, elle respirait péniblement. Des soubresauts agitaient son maigre corps et,