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— Mon cher Charles, la vengeance appartient à Dieu : lui seul sait manier cette arme redoutable.

Le capitaine ne répondit pas. Se penchant vers un des matelots confiés à la garde du prisonnier, il lui dit quelques mots à voix basse. Puis tout haut :

— Mes amis, il s’agit maintenant de confectionner une sorte de brancard pour transporter cette jeune dame jusqu’à la chaloupe. Je compte sur votre habileté.

— Oh ! capitaine, nous ferons de notre mieux, soyez-en sûr.

— Bien. Allez, mes marsouins. Je vous rejoindrai tout à l’heure.

Les matelots obéirent, emportant maître Tamahou, qui n’avait encore ni bougé, ni desserré les dents.

Charles et Anna restèrent seuls. Pendant une bonne demi-heure, ils s’entretinrent, passant en revue les événements extraordinaires survenus depuis peu : l’apparition de ce Sauvage inconnu de tous, le rapt accompli selon toute apparence pour le compte d’un autre, la mort de Marianne arrivée comme un coup de foudre, enfin les recherches opérées jusque sur des îlots déserts…