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côtes de Terre-Neuve, et il ne s’écoule guère de semaines sans que des épaves de toute nature – mâts et voiles, objets provenant de la cargaison de vaisseaux éventrés, ou jetés par-dessus bord – ne viennent atterrir sur la plage et ne soient aussitôt recueillis par les sauvages, qui s’y tiennent constamment aux aguets.

C’est donc de la mer que provenait la splendeur inusitée du campement terre-neuvien.

Cependant, aussitôt que le grand yacht noir – sur la poupe duquel se lisait ce nom fatidique : The Desperate – fut bien affourché sur ses deux ancres, que les voiles furent serrées, et pendant que la vapeur fusait en trépidant dans les tuyaux d’échappement, un canot se détacha du bord et se dirigea vers le groupe de tentes qui hérissaient la plage.

Les sauvages s’étaient tous assemblés sur le bord de la mer, qui se trouvait haute, et attendaient, singulièrement intrigués, la venue de cette embarcation toute blanche et manœuvrée avec un ensemble parfait par six marins, vêtus de bleu.

Leur chef, un grand jeune homme à peau cuivrée, costumé d’une façon absolu-