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Une étoile, d’un rose un peu viné, grande comme l’ongle d’un enfant, se dessinait visiblement sur la peau laiteuse de la nuque, au milieu d’un fouillis de poils follets de couleur dorée.

L’Anglais baisa cette jolie étoile et murmura : This is my pole star. — « Voici mon étoile polaire ! »

Puis, à haute voix :

— Il n’y a plus de doute possible : elle est bien ma fille, et j’en bénis le Tout-Puissant !

Alors il la prit dans ses bras, l’assit sur ses genoux et, la berçant comme un bébé, il laissa couler librement les douces larmes dont son cœur de père était gonflé.

Longtemps le noble lord s’abandonna au doux balancement des flots de souvenirs que le contact de cette petite fille éveillait dans son âme… Il revoyait la mère — sa femme, à lui — telle qu’il l’avait quittée en 1840, après sa première année de mariage, et la petite d’aujourd’hui reproduisait bien le type gracieux de la jeune femme de cette époque déjà lointaine !

Comme l’enfant qu’il berçait, la mère avait été blonde, et il se rappelait avoir déjà admiré autrefois le chatoiement si