Le cœur de la douce Eulalie en fut tout chaviré, – à tel point qu’elle n’acheva pas une série d’invectives fortement salées qu’elle était en train de servir à son mari.
— Qu’as-tu, mon gros Toutou ? demanda-t-elle vivement à son fils, tout en relevant avec ses deux mains la trogne ruisselante du désolé garçon.
— J’ai… que je veux aller me périr dans le puits, là ! répliqua Ti-Toine entre deux sanglots.
— Te périr, sainte Eulalie, ma patronne !
— Oui, oui… et pas plus tard que bien vite.
— Et pourquoi te périr, mon chat ?
— Parce que… elle ne veut pas m’aimer.
— Qui ça, mon chéri ?
— Anna, donc !
— Eh quoi ! cette petite engeance ?
— Justement… Elle m’a dit de cesser de la suivre comme un chien…
— La gueuse !
— Et de ne plus me cacher dans les sapinages pour la guetter quand elle va chez les Campagna.
— La pimbèche ! Comme si ton regard la salissait, cette demoiselle !