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CHAPITRE II

exploits… chevaleresques de titoine


Deux années s’écoulèrent de la sorte, sans amener de changements notables dans la situation respective de nos personnages.

Antoine tissait sa trame et attendait son heure.

Campagna observait.

L’orpheline, elle, souffrait sans se plaindre.

De toutes les petites persécutions, à peine voilées maintenant, qu’elle avait à endurer, la plus ennuyeuse, la plus agaçante, la plus tenace lui venait de son cousin Ti-Toine, le gros joufflu que l’on sait.

Secrètement encouragé par ses parents, cet idiot-là prenait son rôle de prétendant au sérieux – quand ce n’était pas au tragique.

Dieu sait pourtant qu’il n’avait pas le physique d’un héros de roman, Ti-Toine !… Gros, court, la tête énorme, des yeux bleus faïence à fleur de peau, le nez busqué en camard, la bouche lippue, il aurait été parfaitement chez lui dans quelque coin