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Ainsi qu’il l’avait déclaré à sa femme, il fallait que Pierre Bouet changeât son testament, ou il y aurait un malheur.

Une semaine s’était écoulée depuis lors… Antoine n’avait pas sorti de sa circonspection ordinaire, se contentant d’épier, d’observer, de prendre ses mesures, en vue d’une réussite certaine.

La partie à jouer était terrible : — il voulait mettre toutes les chances de son côté.

Enfin, un soir — le mercredi, 1er septembre — le beau parleur réussit à jeter une petite poudre blanche dans le bol de gruau qu’Anna ne manquait jamais de prendre avant de se coucher.

Cette poudre, d’apparence inoffensive, avait pourtant des effets narcotiques puissants.

C’était de la morphine.

La partie allait s’engager ! Le premier acte du drame commençait !

Les veilleux — parmi lesquels était Ambroise — partirent, comme d’habitude, à dix heures. Antoine se retira le dernier, après avoir souhaité une bonne nuit à son frère et dit une parole aimable à sa filleule.

À la porte, le petit groupe se sépara, les