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Il s’en consola cependant, trop heureux d’en être quitte à un tel prix.

Le naufragé qui vient d’arracher son existence aux gouffres de la mer, ne s’amuse pas à regretter ses malles perdues.

Huit jours se passèrent sans amener d’incidents remarquables. Le malade allait de mieux en mieux, se reprenait à vivre comme avant la catastrophe, présentait même une amélioration notable dans son état moral. Plus de ces folles excitations pendant lesquelles des troupes de Sauvages bariolés hantaient l’imagination du pauvre vieillard ! Plus de ces angoisses rétrospectives qui broyaient le cœur du malheureux père au souvenir des souffrances réelles ou supposées de sa fille adoptive !

Le bonhomme, au contraire, paraissait calme, serein, presque souriant… Jamais il n’avait autant aimé la vie, et il n’était pas éloigné de chérir sa nouvelle infirmité pour les dorlotteries qu’elle lui valait de la part d’Anna, la fille de son cœur.

La brave enfant, en effet, veillait avec une attention méticuleuse sur la santé et le repos du vieillard. Elle se reprochait d’avoir manqué d’énergie pendant les jours