C’était une bague en étain, que Baptiste, toujours prévoyant, avait arrachée à la Démone avant de la livrer au Sauvage.
Antoine la tourna et retourna en tous sens et ne put s’empêcher de déclarer :
— En effet, cette bague appartient à la Démone. Je la lui ai vue maintes fois. Mais comment as-tu pu t’en emparer ?
— C’est bien simple, expliqua Baptiste… Quand la bonne femme s’est tout à coup précipitée dans le fleuve, sans crier gare, je l’ai un instant retenue par une main… Mais elle a brusquement retiré son bras, et le bijou m’est resté… Puis plus rien, bonsoir ! Elle n’a pas seulement reparu.
— Pas étonnant, fit observer Jean. La pauvre vieille n’avait plus que les os… et les os, ça cale.
Antoine hochait la tête… Il était à demi convaincu. Pourtant il aurait bien voulu une preuve, une preuve indiscutable.
Jean Pape la lui promit.
— Tu doutes encore un peu, mon garçon ? dit-il…
— J’avoue que je préférerais…
— Écoute, Antoine… Pour te convaincre tout à fait, tu n’auras qu’à t’assurer par toi-