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feux-follets ; il s’en rendit de St.-Jean, pépinière de hardis marins, où se recrute le pilotage ; on en vit même de Ste-Famille, sur la rive nord.... Quant à ceux de l’Argentenay et de la pointe est de l’île, on peut dire que pas un ne manqua d’aller constater de visu que la victime des loups-garous avait repris sa véritable forme humaine.

Telle était, en effet, à cette époque, la superstition et la crédulité populaires, que les fables débitées sourdement par Antoine, relativement à la disparition d’Anna, avaient pris racine dans l’imagination d’un grand nombre. Pour ces bonnes âmes, la jeune fille disparue d’une façon si étrange avait bel et bien subi la métempsychose dont elle était menacée depuis son arrivée dans la paroisse, par cette effroyable nuit de tempête que chacun se rappelait.........

On eut beau leur expliquer toutes les circonstances de l’enlèvement d’Anna par un Sauvage, sa captivité dans une grotte de l’île à Deux-Têtes, la façon miraculeuse dont l’avait retrouvée et sauvée le capitaine Hamelin, ils n’en persistèrent pas moins à incliner pour le changement en loup-garou. Outre que cette croyance était plus con-