d’ailleurs elle ne manquait pas de ressources pour se faire un petit pécule.
Aux amoureux assez hardis pour pénétrer dans son repaire, elle disait ce qui se passait dans le cœur de leurs prétendues ; à celles-ci, en retour, elle racontait les infidélités de ceux-là. Moyennant six sous, elle tirait aux cartes et se chargeait de faire retrouver les objets perdus, d’établir des pronostics sur les personnes et les choses, d’annoncer le retour d’un parent regretté ou le départ plus ou moins prochain d’un enfant prodigue, d’ouvrir tout grand enfin le livre de l’avenir sous les yeux du consultant.
Mais la mère Démone ne se contentait pas de dire ainsi la bonne aventure ; elle avait un talent bien autrement recherché : elle enlevait les sorts, jetés sur le monde ou les animaux par les quêteux malfaisants ou autres personnes douées du mauvais œil.
Ce remarquable pouvoir – possédé par infiniment peu de privilégiés – lui valait une clientèle étendue et une grande considération. C’était le plus beau fleuron de sa couronne satanique.
Si nous ajoutons qu’elle connaissait la